Omar Ibn Ibrahim El Khayyâm (vers 1050-vers 1123)
Mathématicien, astronome et philosophe persan, auteur de l'une des œuvres poétiques les plus célèbres au monde, les Robayat.
Né à Nichapour (aujourd'hui en Iran), Omar Khayam (ou Umar Khayyam) signait ses ouvrages du nom de Omar ibn Ibrahim al-Khayami, ce qui signifie « Omar le fabricant de tentes », afin d'honorer le métier qu'avait exercé son père. Astronome de la cour du sultan seldjoukide Jalal al-Din Malik Chah, il participa, avec d'autres scientifiques, à la réforme du calendrier persan, qui aboutit à l'adoption d'une nouvelle ère, l'ère de Seljuk ou jalaléenne. Khayam fut aussi un disciple du médecin et philosophe Avicenne. Ses écrits sur l'algèbre, la géométrie et des sujets connexes nous montrent qu'il fut aussi l'un des mathématiciens les plus illustres de son époque. En Occident, il fut surtout connu pour son œuvre poétique, notamment ses Robayat : environ mille de ces quatrains épigrammatiques lui sont attribués.
Malgré toute leur importance, ses travaux scientifiques, loin de donner satisfaction à l'auteur dans ses recherches métaphysiques, ont provoqué chez lui de vifs sentiments de déception et d'amertume. Khayyam a exprimé ces sentiments dans de parfaits poèmes épigrammatiques appelés ruba'iyyat (singulier ruba'i, qu'on pourrait traduire en français, faute de terme propre, par le mot « quatrain »). Probablement d'origine persane, le ruba'i se compose de quatre vers, construits sur un rythme unique; le premier, le second et le quatrième riment ensemble, le troisième étant un vers blanc. Du fait de la brièveté du quatrain, le poète est tenu de présenter sa pensée, généralement d'ordre philosophique, moral ou spirituel, sans avoir recours à la moindre fioriture. Khayam leur donna une tonalité satirique, pessimiste et épicurienne, tout en conservant un style lyrique. Le poète et traducteur anglais Edward Fitzgerald fut le premier à révéler à l'Occident l'œuvre poétique de Khayam, grâce à la traduction qu'il fit, en 1859, d'une centaine de ces quatrains.
Khayyâm est un désespéré qui se masque d'un sourire dès qu'un sanglot l'étrangle. Cette sérénité douloureuse, il ne l'a pas conquise sans efforts, sans blessures. Durant toute sa vie, il cherche la vérité dans la science, dans la philosophie, dans les plaisirs de la vie. La sérénité de ce désabusé ne ressemble ni au calme olympien de Goethe ni à la fade quiétude d'Horace, poètes auxquels on l'a trop souvent comparé. Son érudition universelle, et ses déboires, d'ordre purement transcendantal, lui ont conféré sa dédaigneuse indifférence et cette amertume qui n'accepte un plaisir que pour le changer en douleur. Son courage est remarquable. Au mépris du jugement de ses contemporains fanatiques (déjà) et intolérants, il ose douter de tout ce que l'on vénère autour de lui, il ose proclamer l'inanité des dogmes religieux et des connaissances humaines.
I
Tout le monde sait que je n'ai jamais murmuré la moindre prière. Tout le monde sait aussi que je n'ai jamais essayé de dissimuler mes défauts. J'ignore s'il existe une Justice et une Miséricorde... Cependant, j'ai confiance, car j'ai toujours été sincère.
II
Que vaut-il mieux ? S'asseoir dans une taverne, puis faire son examen de conscience, ou se prosterner dans une mosquée, l'âme close ? Je ne me préoccupe pas de savoir si nous avons un Maître et ce qu'il fera de moi, le cas échéant
III
Considère avec indulgence les hommes qui s'enivrent. Dis-toi que tu as d'autres défauts. Si tu veux connaître la paix, la sérénité, penche-toi sur les déshérités de la vie, sur les humbles qui gémissent dans l'infortune, et tu te trouveras heureux.
IV
Fais en sorte que ton prochain n'ait pas à souffrir de ta sagesse. Domine-toi toujours. Ne t'abandonne jamais à la colère. Si tu veux t'acheminer vers la paix définitive, souris au Destin qui te frappe, et ne frappe personne.
V
Puisque tu ignores ce que te réserve demain, efforce-toi d'être heureux aujourd'hui. Prends une urne de vin, va t'asseoir au clair de lune, et bois, en te disant que la lune te cherchera peut-être vainement, demain.
VI
Le Koran, ce Livre suprême, les hommes le lisent quelquefois, mais, qui s'en délecte chaque jour ? Sur le bord de toutes les coupes pleines de vin est ciselée une secrète maxime de sagesse que nous sommes bien obligés de savourer.
VII
Notre trésor ? Le vin. Notre palais? La taverne. Nos compagnes fidèles ? La soif et l'ivresse. Nous ignorons l'inquiétude, car nous savons que nos âmes, nos coeurs, nos coupes et nos robes maculées n'ont rien à craindre de la poussière, de l'eau et du feu.
VIII
En ce monde, contente-toi d'avoir peu d'amis. Ne cherche pas à rendre durable la sympathie que tu peux éprouver pour quelqu'un. Avant de prendre la main d'un homme, demande-toi si elle ne te frappera pas, un jour.
IX
Autrefois, ce vase était un pauvre amant qui gémissait de l'indifférence d'une femme. L'anse, au col du vase... son bras qui entourait le cou de la bien aimée !
X
Qu'il est vil, ce cœur qui ne sait pas aimer, qui ne peut s'enivrer d'amour ! Si tu n'aimes pas, comment peux-tu apprécier l'aveuglante lumière du soleil et la douce clarté de la lune ?
PS: si ça vous plait laisser moi des msg j'vous donnerais toute la poesie de "Omar El Khayyam".